DIALOGUE № 28 (alternance [o] — [ɔ])
– C’est rigolo cette eau glauque qui dort près de la geôle du château.
– L’eau qui dort, le château-fort, les volets clos, la geôle… Tu trouves ça rigolo ? Moi, je rêve de fantômes qui rôdent et qui sortent en claquant les portes… Je rêve au vent du Nord qui mord comme un bouledogue… Je rêve de corps qui flottent au bout d’une corde…
– Mon pauvre Paul, tu supportes bien mal l’énorme bol de haricots en sauce qu’Isidore t’a fait avaler ! Ca te donne des cauchemars !
– Tu n’as pas de cauchemars, toi ? Tu es vraiment très fort ! Comme Isidore, d’ailleurs, qui dort encore, étendu comme un mort.
– Mais, ma parole, on t’a jeté un sort ! Tu ne parles que de mort, de fantômes, de vent qui rôde, de bouledogue qui mord…
– Mais non, dans mon cauchemar, c’est le vent qui mord, pas le bouledogue !
– Ecoute, Paul, promets-moi de boire un peu moins de porto, quand Pierrot et Isidore nous emmèneront encore au château de nos amis corses !